Vers L’indépendance

Pendant une quinzaine d’années, éditoriaux et articles de tête situent d’emblée le lecteur sur “les grandes routes de la compréhension franco-tunisienne”. Il s’agit d’abord de liquider les préjugés, puis de reconnaître les légitimes aspirations des Tunisiens. Cela vaudra à l’équipe la sympathie d’intellectuels pourtant peu proches de l’Eglise, tels que Elie Cohen-Hadri, André Duran-Angliviel ou Charles-André Julien. Dès la libération de Tunis en mai 1943, le problème tunisien est posé avec une acuité nouvelle.

L’opinion française accuse les Pères Blancs de l’IBLA non seulement d’avoir étudié l’évolution des Tunisiens, mais de les avoir guidés en leur suggérant des idées qu’eux-mêmes n’avaient pas. Le reproche est évidemment naïf et exagéré. Les Tunisiens n’avaient pas besoin des Pères Blancs pour avoir conscience de leur personnalité.

Outre les études d’initiation à la culture arabe, la Revue consacre tout de suite une part importante de ses pages à la documentation pure, en particulier aux articles de périodiques. Cette option reste encore aujourd’hui prioritaire et explique les abonnements des centres de recherche et universités à l’étranger.