

159- Quelle pauvreté officielle en Tunisie?
MOTS CLÉS
Critères, Mesure, Multidimensionnelle, Pauvreté, Tunisie.
RÉSUMÉ
Depuis les années 1970, la Tunisie adopte officiellement l’approche de la mesure de pauvreté absolue telle que définie par la Banque mondiale. Cette mesure est basée sur les habitudes de consommation dans chaque milieu en Tunisie. La pauvreté était un des principaux facteurs déclencheurs de la Révolution de 2011. Depuis, des polémiques sociales circulent sur la pauvreté et sur sa quantification. Pour certains, la pauvreté inclut entre autres le manque d’éducation, de santé, de logement, d’emploi, etc. Une exploration des définitions de la pauvreté et la relation entre elles paraient très utiles en Tunisie après 2010 afin d’avoir une idée claire sur la façon de mesurer ce phénomène. L’approche relative développée par la Banque mondiale et l’approche multidimensionnelle développée par l’Université OPHI (Oxford Poverty & Human Development Initiative) sont des alternatives à explorer pour savoir quelle mesure de pauvreté est la plus adéquate en Tunisie à l’époque actuelle. On peut déduire que chaque mesure entre l’unidimensionnel (absolue ou relative) et le multidimensionnel est utile pour une politique bien déterminée de lutte contre la pauvreté en plus du suivi de la dynamique de ce phénomène dans la population et à travers le temps.

171- L’alcool, moyen d’identifier les pauvres dans la Tunisie du Protectorat ? (1881-1956)
MOTS CLÉS
Boissons alcoolisées, Condamnations, Hôpital psychiatrique, Journaux, sources littéraires.
RÉSUMÉ
L’article vise à proposer une lecture de la pauvreté dans la Tunisie coloniale au prisme de l’alimentation et des
boissons. En utilisant les sources judiciaires, hospitalières et journalistiques, nous tentons de prouver tout d’abord que les autorités coloniales répriment davantage les consommations d’alcool des classes les plus populaires, désignées selon des acceptions et des termes différents selon les administrations. En agissant différemment selon les profils socioéconomiques, les autorités contribuent également à fabriquer à leur échelle les classes sociales. Au-delà du comportement de l’administration, les boissons alcoolisées sont également des marqueurs de classe dans les représentations coloniales, notamment dans les sources littéraires francophones. Ainsi les élites sont en partie définies par leur capacité à boire certains alcools forts et importés, lorsque les individus les plus pauvres sont réduits à boire du vin bon marché produit localement, voire du lagmi. Dans les représentations coloniales, comme dans les politiques répressives, les boissons alcoolisées alimentent donc une certaine vision, voire une définition de la pauvreté.

185- Les nattes de Mes‘ûda
MOTS CLÉS
Déchéance, Lignage, Race, Représentations, Statut.
RÉSUMÉ
Dans les sociétés oasiennes des années 1970 au Nefzâwa, encore marquées par une forte hiérarchisation sociale, l’appauvrissement généralisé était indéniable et la pauvreté parfois flagrante. On ne pouvait pourtant pas se reconnaître et se dire pauvre lorsqu’on faisait partie d’un lignage qui avait été autrefois structuré, solidaire, et qui gardait son prestige. « Hommes libres », les ahrâr, se considérant blancs de peau, longtemps propriétaires exclusifs de l’eau et de la terre, se révélaient, malgré l’aggravation des difficultés de l’économie oasienne, riches au moins de leur appartenance lignagère et de l’honneur qui lui restait lié. Tout autre était la condition des shwashîn dits noirs qui jusque dans les années 1970 avaient été exclus de la propriété. Dispersés en familles d’origines diverses au service de familles ahrâr, les shwashîn n’avaient en commun que leur servitude. A leurs yeux, leur dénuement, plus profond du fait de leur impossible accès à l’eau et à la terre, était associé à une mise à l’écart de toute vie politique et sociale villageoise : et si le dénuement est aussi celui d’une existence sociale, alors il est absolu.

205- Pauvreté et citoyenneté: du fait que la discrimination politique et le manque de droits fondent la pauvreté des femmes
MOTS CLÉS
Citoyenneté, Discrimination, Droits de l’homme, Femmes, Pauvreté.
RÉSUMÉ
A partir d’une réflexion de Hannah Arendt sur l’impact des lois pour résoudre le problème du racisme et de la ségrégation raciale aux États Unis, cet article interroge le rapport entre droit et pauvreté chez les femmes qui sont mères célibataires en Tunisie. Le but est de démontrer que la discrimination politique et le non-respect des droits des femmes déterminent leur pauvreté. L’article nait d’un long terrain de recherche en Tunisie. Il s’appuie sur les expériences de trois femmes qui décrivent leurs conditions de détresse matérielle et l’absence de formes d’aide et de soutien de la part de l’État. Dans ce cadre, plutôt que sur l’analyse de facteurs sociologiques (tels que le travail ou l’éducation), l’attention est posée sur les conséquences de la non application de la loi sur l’attribution du nom patronymique paternel (loi 75/98) et de l’accès limité des femmes aux services administratifs. L’article se penche sur l’implication des institutions aussi bien que des associations locales et des ONGs étrangères dans la promotion de projets qui n’assurent ni l’assistance juridique ni l’information sur les droits des femmes. En effet, trop souvent on ne propose aux femmes en détresse que des formations professionnelles et de l’aide psychologique, c’est-à-dire des mesures qui peuvent être bénéfiques pour certaines mais qui n’ont pas un impact global sur la condition des mères célibataires. Enfin, l’analyse se concentre sur le respect de certains droits de l’homme tels qu’ils sont posés dans les conventions internationales dont la Tunisie est signataire et qu’elle a ratifié. Les droits de l’homme se révèlent un outil pour mesurer les limites de l’accès des femmes qui sont mères célibataires à la citoyenneté et expliquer la marginalisation qui cause leur pauvreté.

227- Le Tunis des pauvres. Faubourgs de misère et malsaines demeures
Auteur : Alain MESSAOUDI - Pages : pp. 227-247
251- La création de l’armée ottomane de Tunis (le jund) en 1574 et les politiques du grand vizir Mehmed Sokollu
MOTS CLÉS
Corsaires, Deys, Frontières, Janissaires, Provinces, Soulèvement.
RÉSUMÉ
Cette étude se penche sur l’armée ottomane de Tunis (le jund) à sa création en 1574, au lendemain de la conquête de la capitale hafside par les troupes de Sinan Pacha, délégué du grand vizir de l’époque, Mehmed Sokollu. Pour reconstituer la composition socio-ethnique et les structures du jund, l’étude analyse les informations disponibles sur ce sujet, puisées dans les sources locales et chrétiennes de la période, aussi insuffisantes et lacunaires fussent-elles, en s’éclairant des données fournies par les sources et la recherche relatives à l’institution militaire dans l’empire ottoman. L’étude aboutit à deux conclusions principales. Premièrement, elle confirme un postulat de départ adopté pour ce travail, à savoir que l’organisation du jund de Tunis se conformait à un modèle commun aux armées provinciales ottomanes, -sachant que l’application de ce modèle n’excluait pas des variations régionales dictées par des facteurs géographiques ou historiques, et qui, dans le cas des armées de Tunis et de ses deux voisines du Maghreb, Alger et Tripoli, se traduisirent en premier lieu par l’importance de leur volet naval/corsaire. Deuxièmement, l’étude met en exergue le seul détail inédit et spécifique à l’organisation du jund de Tunis, représenté par l’introduction d’une nouvelle catégorie d’officiers, les deys, dans sa hiérarchie. Elle s’intéresse à l’origine et aux motivations possibles de cette mesure, et suggère qu’un rôle crucial, dépassant les limites de la province de Tunis, avait été imparti à ces deys dans les politiques, voire (si l’on ose s’aventurer sur des chemins plus spéculatifs), dans les visées secrètes du tout-puissant Mehmed Sokollu.

271- Des Suisses romands en Tunisie coloniale. Entre trajectoires personnelles et visées humanitaires (1880-1950)
MOTS CLÉS
Auguste Cuénod, Colonisation, Médecin suisse, Protectorat, Suisse, Syndicalisme suisse, Tunisie.
RÉSUMÉ
Si l’histoire des principales minorités italienne, juive, maltaise ou plus largement européenne présentes sur le sol tunisien ont été bien étudiées, les trajectoires et l’implication de Suisses dans ce pays demeure peu connues. C’est pourquoi cet article s’attache à dresser une analyse non exhaustive des Helvètes qui ont joué un rôle en tant que « bâtisseurs du protectorat ». Il s’agit de cerner les raisons sociologiques de ces exils, et de mieux cerner les implications de ce qui apparaît sous les traits d’une histoire suisse de la Tunisie française.

79- الأب ديميرسمين (Demeerseman): الرائد في فهم الشخصية التونسية
الكلمات المفاتيح
الأب ديميرسمين، الشخصية التونسية، الدراسات الفرنسية أثناء الفترة الاستعمارية، الحكم والأمثال الشعبية، اللهجة المحلية
تلخيص
يمثل الأب ديميرسمين نموذجا للباحث في علم الاجتماع الذي غير من صورة الآخر. الآخر الذي يمكن أن نعتبره مختلفا فهذا الإيمان بالاختلاف هو الذي يخلق لديه خطابا وفكرا مغايرا
لقد تناول الأب ديميرسمين في كتاباته الشخصية التونسية بالدرس والتمحيص وكانت أفضل طريقة في الفهم الجيد والمعرفة الدقيقة بالعادات والتقاليد وبوجدان الناس ونبضهم عبر إتقان اللهجة المحلية. ومن المفاتيح التي استعملها للولوج في شخصية التونسي هي الحكم والأمثال الشعبية التي تعبر عن عقلية أهل البلد وعصارة تجاربه وتوفر له ما يحتاجه من مبادئ وقوانين في حياته العامة والخاصة. هذه الحكم التي تمثل حسب الأب ديميرسمين فلسفة الحياة بأكملها وثراء في الصيغ فكل وضعية لها حكمها وصيغها وأجوبتها الخاصة ومن يريد أن يدخل في تعامل مباشر مع التونسيين عليه أن يكون مسلحا بمعرفة دقيقة باللهجة التونسية
فروح التونسي وفهم شخصيته يمر عبر لهجته. لقد كان الأب ديميرسمين واع بصعوبة اقتحام اللهجة المحلية خاصة إذا ما تعلق الأمر بصاحب ثقافة فرنسية فهو يعلم أن العبارات المحلية مشحونة بالمعاني وبجمالية خاصة لا يشعر بها إلا من مارسها فهي مفعمة بالأحاسيس وما يميز اللهجة التونسية تحديدا هي عذب الكلام فالتعبيرات التونسية غنية بها
هذا اللطف الواضح في سلوك التونسي يجعل من مهمة الفرنسي صعبة إلى حد ما لأنه غير قادر على أن يعطيهم دروسا في العمق الإنساني
كما أنّ التونسي كريم ومضياف ويبدي فرحا باستقبال الضيف ومما يؤكد على تجذر هذه القيمة لدى التونسي بحسب الأب ديميرسمين هو تأصل الرصيد اللغوي وثرائه الذي يهم هذا الموضوع فالطعام يخضع لقواعد وآداب تعكس ثقافة بأكملها
لقد مكنت كل التفاصيل اللتي نقلها الأب ديميرسمين عن شخصية التونسي من أن تقدم لنا بعض المفاتيح لفهم هذه الشخصية كما كشفت عن قدرة ومهارة بعض الدارسين لالتقاط بعض الإشارات الإنسانية وتحليلها والتعمق فيها ذلك ما قام به الأب ديميرسمين