

157- Lilia Tébourbi Ben Salem : 1939-2015 Une sociologue tunisienne dans le siècle
RÉSUMÉ
Cet article retrace la biographie de Lilia Ben Salem, décédée le 27 janvier 2015 et dont le parcours est étroitement lié à la mise en place et au développement de la sociologie en Tunisie au lendemain de l’Indépendance. Qui est Lilia Ben Salem ? Dans quel contexte elle a fait le choix de la sociologie ? Quels étaient les moments charnières de sa carrière de chercheure et d’universitaire et quelles sont ses contributions majeures à l’évolution des sciences sociales en Tunisie ? En rappelant certaines dimensions personnelles et familiales de la vie Lilia Ben Salem, l’article fait un portrait émouvant d’une femme d’engagement et de rigueur.

167- La révolution de 2010-2011 : tensions entre communautarisme et individualisme
RÉSUMÉ
L’objectif de cet article est de proposer des hypothèses en vue de comprendre ce qui se passe dans la société tunisienne depuis la révolution de décembre 2010 / janvier 2011, celle-ci étant prise comme « révélateur » du fonctionnement d’un ordre politique et social qu’il faut restituer dans sa profondeur historique et dont il faut saisir les inflexions sur la longue durée. Les deux concepts de « communautarisme » et d’« individualisme » permettent d’analyser des dynamiques particulières au niveau des rapports sociaux, des relations entre groupes et des modes d’inscription des individus dans des collectifs. L’analyse de l’articulation entre les modèles communautaires, dans leurs différentes variantes historiques au Maghreb et en Tunisie, et les poussées « individualistes » éclaire d’un jour nouveau la révolution tunisienne.

211- Mutuelleville, Histoire d’un quartier centenaire
RÉSUMÉ
Cet article se propose de retracer l’histoire de Mutuelleville, quartier de Tunis, de 1912 à 2012, en évoquant la genèse de sa création dans le contexte colonial, puis son évolution urbanistique, architecturale et sociologique. De « village français », Mutuelleville s’est transformé en un quartier huppé de la capitale. Mais le temps et les mutations sociétales ont contribué à la dégradation de ce riche patrimoine, ce qui pose la question de sa sauvegarde et de sa valorisation. Car le patrimoine, élément de continuité et moyen de médiation entre le passé et l’avenir, est un marqueur fort de l’identité tunisienne plurielle.

239- Sport et femmes dans la Tunisie coloniale. Le rôle avant-gardiste de la Zitouna Sports
RÉSUMÉ
Le présent papier s’inscrit dans une perspective socio-historique et tente de tracer les jalons du sport féminin dans la Tunisie coloniale. Il étale les conditions d’émergence d’une pratique sportive féminine, les résistances et les oppositions qu’elle a provoquées. En mobilisant différents types de sources, l’intérêt porte sur quelques associations et figures marquantes du sport féminin européen dans la Tunisie coloniale. En effet, l’investissement sportif des femmes a débuté avec l’engagement des femmes européennes. Le regard s’oriente ensuite vers une association sportive particulière, la Zitouna Sports, qui constitue le premier foyer d’irruption d’un sport féminin tunisien musulman dans un contexte socioculturel assez conservateur et traditionaliste.

257- Les conditions de vie des chiffonniers avant et après la fermeture des décharges de Ghar Tfal et Beni Wail au Cap-Bon
RÉSUMÉ
La fermeture des décharges anarchiques de Beni Wail (Hammamet) et Ghar Tfal (Nabeul), situées dans le Cap-Bon (Tunisie, Nord-Est), pose le problème de la conversion professionnelle des chiffonniers. L’article se propose en adoptant une double approche qualitative et quantitative, de reconstituer les conditions de vie et de travail des chiffonniers avant la fermeture des décharges et d’analyser les retombées socio-économiques de cette fermeture sur leur situation sociale.

283- Les films de Lamine Ammar-Khodjaou l’oscillation entre la « caméra-stylo » et la caméra-micro
RÉSUMÉ
Cet article tente de décrire et d’analyser une manière particulière de faire des films par un jeune cinéaste algérien : Lamine Ammar-Khodja. Les partis pris filmiques qui sont passés en revue dans ce texte s’inscrivent dans un renouveau du cinéma arabe étroitement lié à l’utilisation du numérique et de fait d’un dispositif léger qui fait de la caméra un prolongement de soi. Demande à ton ombre, le premier volet de ce qui est identifié comme une trilogie sur Alger, est le plus solitaire des trois films. Cette chronique d’un « retour au pays natal » réalisée sans équipe technique est celle qui nous rapproche le plus de la posture de la « caméra-stylo » : écrire par des images, construire un dispositif bricolé où le réalisateur recycle ses lectures et les citations de ces auteurs fétiches pour en faire les vecteurs d’une compréhension du présent de l’Algérie et du rapport que le cinéaste entretient avec son pays. Ce travail de collage et de bricolage est aussi au cœur du deuxième film, Chroniques équivoques et il s’applique davantage à la mémoire picturale qu’à la mémoire écrite. C’est par là que se manifeste cette tentation d’inscrire son film dans l’histoire de la représentation d’une ville aimée. De cette posture éminemment réflexive inhérente aux deux films, on s’achemine avec le dernier volet, Sans cinéma, vers le cinéma direct et vers l’effacement du cinéaste qui commente, qui puise dans ses lectures et dans sa mémoire picturale, effacement qui fait émerger la parole des autres et qui fait que le film devient le réceptacle d’une parole plurielle et dans une certaine mesure chaotique. L’effacement au service du cinéma direct correspond à un autre mode de représentation de la réalité dont les partis-pris sont beaucoup moins visibles que dans les deux premiers films. C’est ce cheminement propre à deux modes de représentation documentaire : la « caméra-stylo » et la « caméra-micro » qu’il s’agit de faire ressortir à travers cette analyse des trois longs métrages de Lamine Ammar-Khodja.

59- سكينة بنت الحسين من خلال كتب الطّبقات
تلخيص
مثّلت سكينة بنت الحسين بن عليّ إحدى الوجوه البارزة في الفترة الأمويّة. وكانت تتمتّع برمزيّة كبيرة لدى الشيّعة نظرا لمنزلتها كابنة “الشّهيد” الذّي قتل على يد أعدائه الأموييّن. وقد وصفتها كتب الطّبقات بكونها امرأة “متحرّرة” تختار زوجها بنفسها. وهي من النّساء القرشيّات القلائل اللاتي كان لديها حقّ التزوّج عدّة مرّات. كما كانت شاعرة وعارفة بالشّعر. إضافة إلى أنّها كانت من النّساء القلائل “البرزات” أي اللاّتي يتحدّثن مع الرّجال كالشّعراء بدون حجاب. وبرزت صورة أخرى لسكينة في المصادر، وهي صورة المرأة الأنيقة التّي تستنبط تسريحة شعر جديدة. وأخيرا، أصبحت سكينة تمثّل أنموذجا للجمال والجاذبيّة والذّكاء. وتختلف هذه الصّورة عن صورة أختها المعتكفة على الصّلاة والعبادة.