
111- Un dilemme colonial allemand. Habiller ou non le « nègre » ?
RÉSUMÉ
Bien que les Allemands perdent toutes leurs colonies à la suite de la première Guerre mondiale, à partir de 1933, les Nazis prévoient de les reconquérir. C’est pourquoi les scientifiques débattent de toutes sortes de questions en rapport avec les colonies, comme : faut-il que le “nègre” porte des vêtements ou pas ? Les ethnologues conservateurs veulent qu’ils restent nus : les habiller serait les élever à la dignité d'”êtres civilisés”. D’autres scientifiques soulignent que cela entraînerait une régression démographique, les vêtements étant la cause principale des maladies et épidémies qui affectent ces populations. A l’inverse, par pudeur, les premiers missionnaires insistent sur le port des vêtements. Certains administrateurs soulignent la nécessité de porter des vêtements adéquats pour travailler. Plus important est le fait que les colonies représentent un marché très profitable pour l’industrie textile européenne. Ainsi, dans ce genre de débat, seul est pris en compte l’intérêt du colonisateur.

129- The Fusion of Semitic and Latin Cultures in the Language and Literature of Malta
RÉSUMÉ
The history of the island of Malta is formed of a long series of periods characterised by the political and cultural influence left on the land and its inhabitants by foreign rulers. An uninterrupted legacy of about seven thousand years is essentially made up of the fusion of two great cultures, both made to coexist in various ways and to leave an indelible mark. The ancient temples as much as the architectural patrimony left by the Order of Saint John are a unique example of how two eminent cultural traditions have harmoniously formed the national identity of a tiny island standing midway between two continents. The most remarkable document of this complex identity is the Maltese language, originally derived from Arabic and eventually enriched through contacts with Italian and Sicilian.

15- Kairouan dans les journaux et les récits de voyage des touristes espagnols (1924-1933)
RÉSUMÉ
Peu de touristes espagnols ont visité la Tunisie à l’époque coloniale et encore moins la ville de Kairouan. Quelques intellectuels cependant s’y rendirent. En se basant sur des récits de voyages et des articles de journaux, l’auteur essaie de restituer leur perception de la cité. Outre les clichés sur la religion et les sociétés musulmanes, ils ont souvent cherchés à retrouver des traits communs avec l’Espagne musulmane et ont pu émettre parfois des observations sur les problèmes de la société coloniale.
35- Kairouan la « vierge » : guides et récits italiens de l’époque coloniale
RÉSUMÉ
Les guides touristiques et les récits de voyage de l’époque coloniale sont le corpus sur lequel se base l’analyse proposée visant à saisir le regard apporté par les Italiens sur Kairouan. Plutôt qu’amener le lecteur à la connaissance de l’autre, ces publications, au nombre restreint, privilégiaient les vestiges romains et l’oeuvre civilisatrice de la colonie italienne. Le paysage ainsi tenait lieu de miroir et le voyage était prétexte pour célébrer l’italianité. En tant que ville sainte de l’Islam, pas atteinte par la modernisation, Kairouan assurait une expérience authentique s’accommodant à l’imaginaire orientaliste. On relève chez les voyageurs italiens des traces du mythe de Kairouan la vierge cultivé par les autochtones qui voyaient dans la ville un rempart contre le colonialisme européen.


5- ابن سينا والمنطق الرواقي
تلخيص
لم يھتمّ الباحثون بالمنطق الرواقي إلا حديثا، إذ ركزت مختلف الدراسات أساسا على منطق ارسطو وبينت تأثيره في الفلسفة الشرقية و الفلسفة الغربية على حدّ السواء. لكن نا سنبين في مقالنا ھذا مدى تأثر ابن سينا بالمنطق الرواقي الذي اكتفى بعض الدارسين بالإشارة إليه دون تحديد مواقعه ولا حتى مظاھره. و سنركز على خصائص المنطق الرواقي مكتفين بالوقوف عند مسألتي تعريف المنطق و تصنيف القضايا حتى نقتفي آثارھما عند ابن سينا. وما استنتجناه ھو انه بالرغم من تأثره بالمنطق الرواقي في ھاتين المسالتين، لم يجعل ابن سينا ھذا المنطق منافسا لمنطق أرسطو أو معوضا له في بعض المسائل بل كان يضيفه إليه بكيفية تنم عن تجديد ابن سينا للمنطق بصفة عامة

51- Voyageurs britanniques et production d’ « expériences culturelles » à Kairouan
RÉSUMÉ
Une « expérience culturelle » comprend un modèle culturel, ses influences et l’audience, acteurs et agents impliqués. Cet article étudie comment deux voyageurs britanniques du XIXe et du début du XXe siècles – J. Clarke Kennedy (1817-1867) et Graham Petrie (1854-1940) – influencés par le modèle pittoresque oriental, ont décrit leurs visites respectives à Kairouan. En conclusion, nous examinons comment un modèle culturel revisité de Kairouan est produit lors de la manifestation « Kairouan : capitale de la culture islamique 2009 ». Alors que les voyageurs britanniques évoquent le « fanatisme » des habitants de la cité, « Kairouan 2009 » décrit une cité ouverte au monde plus large du Maghreb, une ville qui a attiré des artistes comme Auguste Macke ou Paul Klee.

63- Les Français de Tunisie et la ville de Kairouan
RÉSUMÉ
Quel regard les Français qui vivaient en Tunisie à l’époque du protectorat ont-ils porté sur Kairouan ? Des témoignages oraux, des Mémoires et Souvenirs permettent d’avancer quelques réponses. Isolée à l’intérieur des terres, elle apparaissait comme lointaine et un peu mystérieuse. Ville sainte de l’islam, elle renvoyait l’image d’un monde fermé, où vivaient peu d’Européens. Mais elle était aussi une ville d’art au riche patrimoine architectural et artisanal, commerçante, accueillante aux touristes : les Français ont ainsi porté des regards contrastés sur cette ville à la fois distante et familière.

89- Transformations techniques et sociétés locales L’installation du télégraphe dans la Régence de Tunis au XIXe siècle
RÉSUMÉ
L’introduction du télégraphe en Tunisie au XIXs a contribué à l’affirmation du pouvoir central à travers la maitrise de l’information. L’enquête menée à travers les archives léguées par cette époque, suit la trace de la parole des acteurs locaux, une parole mise en relation avec un contexte qui est à la fois de l’ordre du personnel et du global, du matériel et de l’imaginaire. Il s’agit de retrouver les traces de la conscience territoriale, de l’imaginaire national et proto-national émergent, et finalement d’esquisser une histoire non-étatique de la formation de l’Etat, une histoire qui prête attention aux enjeux locaux et aux fils invisibles qui les relient aux enjeux globaux.