IBLA,Les Origines

L’histoire d’IBLA commence en 1926 avec la décision des Pères Blancs de créer une maison d’études et de recherche au Maghreb pour ceux qui y travaillent. C’est le Père Henri Marchal qui y aura pensé le premier, après l’échec des Pères Blancs à Ghardaïa, en Algérie, dû à leur ignorance de la langue arabe. La première communauté est installée le 18 novembre 1926 à la ferme de Boukhris près de La Marsa, à une vingtaine de kilomètres de Tunis, et comporte dès l’origine une composition internationale que l’IBLA garde encore aujourd’hui. Les cours commencent le 25, sous l’appellation de “Foyer d’études”.

La maison d’études se déplace à la rue des Glacières à Tunis le 18 mai 1928, où elle prend officiellement le nom d’Institut des Belles Lettres Arabes (IBLA) le 30 mars 1931. Elle occupe effectivement son siège actuel à la rue Jamaa al-Haoua le 15 février 1932. Déjà en 1928, le centre d’études publie «Les Cahiers Tunisiens et Documents Tunisiens». En 1937 naît la revue « Ibla ».

A la rue Jamaa al-Haoua, IBLA occupe une ancienne maison arabe, dans un quartier populaire proche de la vieille Médina de Tunis, du côté de Bab Mnara. Le quartier est né quand,conséquence des premières immigrations, la ville a dû franchir ses murailles. Rue Jamâaal Haoua se trouve derrière la mosquée du même nom, à la
« Place du Leader », ainsi baptisée parce que le Président Habib Bourguiba habitait une de ces maisons, devenue depuis 1956 un petit musée, quand les Français l’ont arrêté le 18 janvier 1952. À cette occasion, Mathilde Moufidha, sa femme, ainsi que son fils Jean Habib, s’étaient
réfugiés provisoirement à IBLA.

Cafés, boutiques et petits marchés constituent pratiquement la seule activité économique du quartier. Mais, à la même Place du Leader se trouve la Faculté de Théologie de la Zitouna (autrefois dans la grande mosquée Ezzitouna, à l’intérieur de la vieille ville) ainsi qu’une école secondaire du premier cycle, l’Ecole secondaire MaâkalEzzaïm, et, dans un rayon de deux kilomètres, plusieurs facultés de l’Université Tunis I et deux lycées secondaires (le Lycée Alaoui et le Lycée Sadiki). L’importance de la bibliothèque IBLA pour les lycéens s’explique alors du fait de l’absence dans la zone de centres culturels et de bibliothèques pour les jeunes, ainsi que par la proximité de deux nouveaux quartiers populaires, Mellassine et Saïda, témoins d’une forte urbanisation qui englobe déjà plus du 70% de la population tunisienne.